LE DRÔLE DE NOËL
DE M. SCROOGE

Le drôle de Noël de Monsieur Scrooge, est le plus célèbre des contes écrits par Charles Dickens et il est généralement considéré comme « son oeuvre la plus parfaite ». Acclamé par les critiques comme par le public, sa popularité n’a jamais faibli.

Ebenezer Scrooge est aussi riche qu’avare. Homme d’affaires londonien, il n’a d’égards que pour son commerce et ses richesses et ne se soucie jamais de ceux qui l’entourent.

L’approche de Noël le rend toujours de mauvaise humeur. Pour lui, en effet, cette fête n’est que l’occasion de dépenses inconsidérées et de sollicitations exaspérantes. « Quelle bêtise de fêter Noël ! » ne cesse-t-il de répéter.

Pourtant, cette soirée de Noël, Ebenezer Scrooge s’en souviendra longtemps. Elle va changer sa vie à tout jamais !

Pour Noël, le Bateau-Lune reprend « Le drôle de Noël de Monsieur Scrooge », de Dickens. Un conte qui, dans une société gangrenée par la misère, milite pour plus de justice sociale.

L’Angleterre de Charles Dickens

L’Angleterre de Dickens est partagée en deux : les riches et les pauvres. Londres compte environ deux millions d’habitants mais les quartiers populaires sont de véritables taudis. Le système des égouts n’a pas été amélioré depuis le 16e siècle et un demi-million d’habitants ne ne dispose toujours pas d’eau courante ! Les fosses septiques ne sont que rarement vidées et ce sont les rues qui font office d’égouts.

Certains quartiers offrent un spectacle hallucinant. Il n’est pas rare d’y trouver un homme, sa femme et leur 4 ou 5 enfants, travaillant, mangeant, dormant dans une seule pièce de 3m de côté.

Le salaire d’un homme tourne autour de 3 shillings par jour, ce qui permet tout juste de survivre. Le salaire d’une femme est bien inférieur encore, et celui d’un enfant – puisque les enfants travaillent dès l’âge de 7 ans – est pratiquement inexistant. La durée du travail est de 15 à 16 heures par jour, avec une interruption d’une demi-heure vers midi. Les seuls jours de congé sont les dimanches et le 25 décembre !

Dès l’âge de 7 ans donc, les enfants travaillent de 6 heures du matin à 20h30. Dans les mines, par exemple, ils sont utilisés pour manœuvrer les vannes d’aération. Des marmots restent ainsi pendant 12 ou 13 heures consécutives dans la plus complète obscurité et les pieds dans l’eau. Et tout cela, pour 3 shillings par semaine.

Un conte militant

C’est durant cette période que paraissent les ouvrages de Dickens, qui connaissent immédiatement un énorme succès. Dickens n’est pas le seul à souhaiter que la société change. Au milieu du 19e siècle, des jeunes de la meilleure société, mettent en commun leurs aspirations philanthropiques et entreprennent de « régénérer » la vie nationale.

Ces hommes ne tardent pas à exercer une certaine influence et un sentiment nouveau se répand dans les classes dirigeantes, le « remords social ». Il importe, pour ces hommes de « bonne société », de se donner bonne conscience. La charité privée s’exerce largement, les œuvres d’assistance et les comités de bienfaisance se multiplient. Il est de bon ton de visiter les « pauvres méritants » !

Le drôle de Noël de Monsieur Scrooge est un anti-conte de fée

Si l’on se réfère au conte de fée tel qu’il se présente dans l’œuvre des frères Grimm, de Charles Perrault ou de Christian Andersen, par exemple, le conte de Dickens, malgré ses aspects fantastiques et surnaturels, échappe totalement à cette catégorie. Dickens s’adresse essentiellement aux adultes. Il a un message à faire passer : une société dont les maîtres ne se préoccupent que de rentabilité sans se soucier du bien-être général est une société mortifère.
Scrooge ne sait rien de son employé, hormis le misérable salaire qu’il lui verse chaque semaine. Cette indifférence le rend responsable du manque de soins dont souffre le petit Tim, puisque son père, qui travaille de longues heures chaque jour, n’a même pas de quoi les payer. Son obsession pour l’argent a enchaîné Scrooge à son tiroir-caisse, le privant de toute relation humaine.

La suite est à découvrir sur scène, du 13 au 18 décembre 2022….

TEXTE

Charles DICKENS

SCÉNOGRAPHIE & MISE EN SCÈNE

Jean CHOLLET

COSTUMES

Marianne BRACONNIER

CONSTRUCTION

Pierrot MONTANDON

PEINTURES

Ruth WETTERLI

AVEC

Séverin BUSSY
Marco CALAMANDREI
Nathalie PFEIFFER
Philippe THONNEY
Clara VIENNA