GIORDANO

du 28 novembre au 8 décembre 2024

THÉÂTRE

GIORDANO OU LA TRAJECTOIRE D’UN LANCEUR D’ALERTE AU 16E S.

En général, on a entendu parler de Copernic et on connaît les démêlés de Galilée avec la Papauté. On sait que l’un comme l’autre ont commis un crime de lèse-autorité en pro- clamant que la terre tournait autour du soleil.

Celui qu’on connaît moins, c’est Giordano Bruno. Dominicain, philosophe, humaniste érudit à l’intransigeance féroce, libre-penseur, il est l’auteur d’essais théologiques ou scientifiques, comme de comédies ou de livres de « magie ». Ses ouvrages dérangent. Ils dérangent si bien que, sur ordre de Clément VIII, l’inquisition condamnera Giordano à être brûlé vif, le 17 février 1600, sur une place de Rome où trône aujourd’hui son effigie.

« Un spectacle magistral, transcendant, incontournable »
Patrick FERLA

« Un très beau moment d’intensité théâtrale »
24 HEURES

« Un récit envoûtant »
LE COURRIER

Après Montréal, Saint-Lô (Normandie), Vevey et le Festival d’Avignon, GIORDANO fait étape au Bateau-Lune. Un spectacle à ne pas manquer !

Rome, 1600, sur la place Campo dei Fiori, un homme condamné à mort, doit être brûlé vif. Le bûcher est dressé, la foule attend. Dernière humiliation, on lui a retiré ses vêtements. Cet homme, c’est Giordano BRUNO, trop savant pour son époque et condamné pour hérésie.

Né en 1548, Giordano BRUNO est un grand oublié de l’histoire. Ancien moine dominicain, il a sillonné les routes de l’Europe, a enseigné dans les universités des grandes villes, de Paris à Toulouse, Genève, Prague ou Londres. Il a été reçu dans toutes les cours d’Europe mais ses théories révolutionnaires l’ont fait chasser de ces mêmes cours et universités. Chaînon manquant entre Copernic et Galilée, Giordano BRUNO ne cesse de répéter que l’univers est infini et toujours en mouvement. S’appuyant sur les connaissances scientifiques de son époque, il prétend – l’hérétique ! – que la Terre n’est pas le centre de l’univers et que l’enfer n’existe pas.

La naissance du spectacle

Au départ, il y a un livre que le comédien et homme de théâtre Denis LAVALOU (auteur du texte) découvre un peu par hasard à la librairie Port de tête de Montréal. Le titre lui plait, il l’achète. C’est l’histoire de Giordano BRUNO. Subjugué, Denis LAVALOU décide d’en écrire une adaptation. Ce n’est pas le premier livre qu’il adapte. Il a déjà adapté Philippe BESSON, Javier GUTIERREZ ou Hermann HESSE. Il rassemble une équipe autour de lui et commence à écrire.

David GAUCHARD sera le metteur en scène, Cédric DORIER le comparse comédien. Ce projet sera donc une coproduction entre une compagnie canadienne, une compagnie française et une compagnie suisse.

Premier travail

En novembre 2021, à l’Oriental de Vevey, l’équipe de création lit des pages et des pages de texte, de scènes inachevées, et essaie de faire un tri, de choisir et d’élaguer. Mais c’est extrêmement difficile de faire des choix et de resserrer : tout paraît si important, si essentiel et si capital.

Une première lecture publique en Normandie obligera l’équipe de création à faire des coupes : le temps à disposition pour la lecture, n’est que de 1h30. Denis LAVALOU sabre, et sabre encore dans son texte en pensant que ce n’est pas si graves : les scènes coupées, il les remettra ensuite. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’elles seront définitivement abandonnées.

Un décor épuré

Sur scène, un dispositif épuré, des lumières dorées, qui constellent le plafond telles des astres, un cube, uniquement dessiné par sa structure et au sein duquel le récit se déroule. Très peu d’accessoires. Et deux formidables comédiens qui endossent, en plus du rôle-titre, une galerie de personnages remarquables.

A force de travail, la forme finale s’impose : le texte se partage entre deux comédiens : l’un interprétant la jeunesse de Giordano, l’autre, son âge mûr. Et en juin 2023, l’Institut italien de Montéral accueille la première lecture sous cette forme.

En novembre 2023, le spectacle est véritablement créé (avec décor, costumes, lumières) à Vevey et il est unanimement salué par la critique. « Cédric Dorier et Denis Lavalou relèvent le défi avec superbe. Un très beau moment d’intensité théâtrale », écrivait 24 Heures, alors que le journaliste Patrick Ferla écrivait sur sa page Facebook : « Courez applaudir un spectacle de petite forme, magistral, transcendant et incontournable ».

Un jeu de miroir avec notre époque

Le jeu de miroir entre l’époque troublée durant laquelle Giordano BRUNO a vécu (les guerres de religion, l’intolérance, le refus de toute remise en question) et notre époque avec ses propres guerres de religion (Erdogan qui remet le Coran dans la constitution en Turquie, Poutine de mèche avec les orthodoxes dans l’invasion de l’Ukraine, ou Israël en guerre contre le Hamas) et bien sûr impressionnant.

Jean CHOLLET, novembre 2024